mardi, 19 mars 2024

Paul Langevin

Biographie de Paul Langevin

Né juste après la Commune dans une famille républicaine, le jeune Paul Langevin se distingue dès l'école primaire comme un élève extraordinairement doué. Il entre à seize ans (7e promotion) à l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (aujourd'hui ESPCI Paris Tech) où il suit les cours de Pierre Curie. C'est sur les conseils de ce dernier qu'il s'oriente vers la recherche et l’enseignement plutôt que vers une carrière d'ingénieur. En 1894, il est reçu premier à l’École normale supérieure et à la sortie de l'école, en 1897, une bourse lui permet d'aller travailler un an au Cavendish Laboratory de Cambridge, prestigieux laboratoire foyer de la physique moderne.


Il prépare sa thèse de doctorat au Laboratoire d'enseignement de la physique de la Faculté des sciences de Paris et devient docteur ès sciences en 1902.

En 1904, il participe, avec Henri Poincaré, au congrès international de Saint-Louis, où il fait un rapport sur la physique des électrons. En 1905, il fait des expériences sur les ions de l'atmosphère depuis la Tour Eiffel et à l'Observatoire du Pic du Midi. Il succède à Pierre Curie au poste de professeur d'électricité générale de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris en 1905. Il accède au poste de directeur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris en 1925, poste qu'il conservera jusqu'à sa mort.

Il devient l'ami des Curie et de Jean Perrin, physicien.

Il est lauréat de la médaille Hughes en 1915. À partir de 1920, il dirige le Journal de Physique et du Radium.

Il est nommé professeur de physique générale et expérimentale au Collège de France en 1909. Ses travaux sur le magnétisme lui valent la médaille Copley en 1940. À cause de ses opinions antifascistes, il est incarcéré le 30 octobre 1940 par la Gestapo à la prison de la Santé. Il est libéré quarante jours plus tard et assigné à résidence à Troyes, qu'il quitte clandestinement en mai 1944 pour rejoindre la Suisse. Sa fille Hélène Langevin, mariée à un résistant, Jacques Solomon, est déportée à Auschwitz en 1943 (elle y survivra). Ce dernier est fusillé au Mont-Valérien le 23 mai 1942. Paul Langevin adhéra dans la clandestinité au Parti communiste français et fit partie du Comité parisien de la Libération. Il est libéré en septembre 1944 et revient assurer la direction de l' ESPCI jusqu'à son décès le 19 décembre 1946. Ses cendres ont été transférées au Panthéon de Paris en 1948.


Le militant et l'humaniste

Pour expliquer ses prises de positions sociales et politiques, Paul Langevin écrit en 1945 :
« Mon père qui avait dû, malgré lui, interrompre ses études à l’âge de dix-huit ans, m’a inspiré le désir de savoir ; lui et ma mère, témoins oculaires du siège et de la sanglante répression de la Commune, m’ont, par leurs récits, mis au cœur l’horreur de la violence et le désir passionné de la justice sociale. »
Il a très tôt une activité militante : il est signataire dès 1898 de la pétition pro-Dreyfus.
Homme de gauche, militant pacifiste et antifasciste, il participe à la Société des Nations, créée après la Première Guerre mondiale et se positionne nettement contre les armes chimiques et biologiques. Il est à l’origine de la création du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.
Au début de l'occupation allemande, cette notoriété antifasciste lui vaut d'être arrêté le 30 octobre 1940. Son arrestation est à l'origine de la première manifestation antiallemande, le 11 novembre 1940. Il est alors assigné à résidence à Troyes et enseigne bénévolement à l’École normale d’institutrices.
Président de la Ligue des droits de l'homme de 1944 à 1946, après en avoir été le vice-président à partir de 1927, il fut ce que l'on appelle un compagnon de route du Parti communiste français.
Il est également président du Groupe français d'éducation nouvelle de 1936 à 1946, chargé en 1946 de la réforme de l'enseignement qui sera connue sous le nom de plan Langevin-Wallon . Il est également président de l'Union rationaliste de 1938 à 1946.


Plan Langevin-Wallon

Le plan Langevin-Wallon est le nom donné au projet global de réforme de l'enseignement et du système éducatif français élaboré à la Libération conformément au programme de gouvernement du Conseil national de la Résistance (CNR) en date du 15 mars 1944.
Ce projet global fut élaboré par les membres de la « Commission ministérielle d'études pour la réforme de l'enseignement » nommés le 8 novembre 1944 par René Capitant, ministre de l'Éducation nationale du gouvernement provisoire de la République française présidé par Charles de Gaulle. Commission successivement présidée par deux grands intellectuels liés alors au PCF, Paul Langevin puis Henri Wallon, et qui devait projeter pour la France un grand système éducatif démocratique pour lui permettre de rattraper son retard dans ce domaine décisif de la compétition avec les autres pays développés (États-Unis, Royaume-Uni...).
Mais ce projet global de réforme fut remis trop tardivement en juin 1947 à un 2ème gouvernement Paul Ramadier qui, ayant exclu les ministres communistes, venait de prendre en compte le nouveau contexte de « guerre froide » planétaire et le financement par l'inflation de la guerre coloniale en Indochine comme du développement économique avec l'aide américaine du Plan Marshall. Il semblait ainsi mort-né en juin 1947 mais, paradoxalement, il a servi depuis de référence.
Origine Wikipédia.